La 6ème édition du Village du Basga s’est déroulée du 29 juin au 1er juillet 2018 du côté du terrain omnisport de Zorgho. Initiée par le commissaire du festival Luc Noundia Kabore, cette édition a connu un record d’affluence jamais atteint dans un festival de musique en plein air au Burkina Faso. Les organisateurs parlent de plus 15.000 festivaliers pour les trois jours.
- Le festival Village du Basga est un évènement ouvert dédié à la musique qui se déroule tous les ans pendant la période de la fête traditionnelle du Nabasga à Zorgho (procession du chef). En marge donc de cette gigantesque cérémonie, le promoteur Luc Noundia Kabore, a bénéficié de l’aval de Sa majesté Naaba Sanem pour initier ce festival qui est aujourd’hui à sa 6ème édition.
Passionné du showbiz depuis plus d’une décennie, Luc Noundia Kabore est avant tout, un jeune intellectuel qui officie dans une ONG Internationale à Ouagadougou en qualité de Manager de projets. Entre Manager de projet et promoteur culturel, pour lui, il n’y a qu’un pas. En plus donc de son expertise qu’il offre à cette ONG, ce natif de Zorgho a également voulu se mettre volontairement au service des artistes et acteurs culturels. Initiateur de plusieurs grands évènements et concepts à Ouagadougou qui ont drainé du monde, les artistes musiciens tirent leur épingle du jeu, d’autant plus que les plateaux de ce genre, ne courent pas les rues.
Pour cette édition qui s’est achevé le 1er juillet dernier à Zorgho dans la province du Ganzourgou, le bilan artistique selon le commissaire général est satisfaisant. De l’avis des habitués de ce festival, l’affluence aura battu tous les records. Soit environ 1.500 personnes le premier jour, 4.500 le deuxième et plus de 8.000 le jour de la clôture. L’accès au site était conditionné par l’achat d’un pass qui s’élevait à 500f/jour, cela n’aura pas empêché le public de Zorgho et même celui des villes voisines, de faire massivement le déplacement.
L’évènement en lui-même consiste à rassembler sur un même plateau, la crème des artistes musiciens en live et en play-back. Une passerelle promotionnelle est également offerte aux artistes en herbe qui viennent tester leur auditoire sur une grande scène conventionnelle. Le comité d’organisation ne lésine pas sur la logistique et les moyens techniques pour présenter, pendant ces trois jours, des spectacles de taille.
Pour cette édition, c’est la structure mythique Seydoni Burkina qui aura assuré avec brio la régie son et lumière. «Nous avons voulu mettre nos artistes face aux exigences de leur métier. C’est-à-dire le professionnalisme. C’est la raison pour laquelle, nous avons cassé notre tirelire pour faire venir un matériel de qualité cette année » nous a confié Luc Kaboré. C’est à perte de vue qu’on apercevait tous les soirs la marée humaine qui assiégeait l’espace. Tous assis sur des chaises offertes par un partenaire d’une brasserie de la place. Ceux qui ne parvenaient pas à avoir de la place, transportaient des chaises de leur domicile.
Pour garantir un spectacle à la hauteur de l’évènement, des artistes non des moindres avaient été convié à Zorgho durant ces 72h. Il s’agissait entre autre de Nana Bibata, Floby, Jah Verithy, Solo Dja Kabako, Mariah Bissongo, Nourat, Zougnazagmda, Sana Bob, Ozborn Bado, Chevalier Am’s, Ashley, Agozo, Sa Majesté Askoy, la troupe Faso Djarabi, la troupe Adamtenga…Une occasion pour le public de découvrir et de redécouvrir leurs vedettes. «Notre plateau est homogène, raison pour laquelle, certains artistes jouent en play-back et d’autres en live. Nous connaissons notre public et nous essayons de satisfaire au mieux leur demande» affirme le promoteur.
Cette ferveur populaire, n’a pas laissé indifférent Sa majesté Naaba Sanem de Zorgho, qui effectue chaque année le déplacement sur le site. Afin que le Festival Village du Basga puisse profiter à la population locale, de nombreux bénévoles ont été associés à l’organisation au niveau du service. Les femmes de la région se sont vues offrir des stands pour confectionner des grillades. Ainsi que la sécurité qui avait été assurée par une «police » locale très réputée appelée les «Kogloweogos».
L’épineux dilemme de carence des partenaires/sponsors dans des manifestations de ce genre, ne cesse d’offusquer les promoteurs. Luc Noundia Kaboré n’a cessé durant tout son festival de décrier cet état de cause : «A la longue, nous n’allons plus pouvoir joindre les deux bouts. Je suis obligé de mettre mes propres ressources voire m’endetter car les partenaires nous tournent le dos. N’eût été l’appui de la BRAKINA, nous n’allions pas pouvoir honorer certaines promesses » renchérit le manager des projets. Le parrain artistique, le célèbre chansonnier Zougnazagmda a tenu à monter sur la tribune, pour saluer le promoteur et surtout exhorter les éventuels partenaires ou mécènes à accompagner le festival. Tout en saluant la présence, pour la première fois, du ministère de la Culture des Arts et du Tourisme, représenté par son Directeur du Cabinet, Luc Kaboré espère que les prochaines années seront meilleures.
Ce festival s’annonce désormais comme étant une plate-forme d’expression pour nos artistes en quête de vraies scènes. Cela a permis à bons nombres d’entre eux, de jauger leur talent, en play-back pour les uns et en live pour les autres.
Avec beaucoup plus rigueur et de professionnalisme dans l’organisation en ajoutant d’autres formes artistiques telles que l’humour, ce festival pourra s’ouvrir vers d’autres horizons.
Au regard de l’affluence grandissante, le volet vidéo doit désormais faire son entrée. Notamment, en disposant des écrans géants sur le site pour permettre d’assurer une couverture plus large.
LECHAT !