On pourrait se poser la question suivante : Quelle est la place de la danse dans nos mœurs? Cette question, à mon avis, peut s’inscrire dans une réflexion plus globale sur la place même de l’art chorégraphique dans nos sociétés. Pour comprendre les conditions d’apparition et de développement de l’art chorégraphique contemporain sur le continent africain, il faut remonter en France dans les années 1980.
A cette époque, la France était le foyer d’émergence d’une nouvelle danse qui allait se répandre partout dans le monde. En 1990, on se souvient des grands bouleversements sociopolitiques dans le monde et principalement cette France-Afrique qui consistait pour la France, de repenser sa politique de coopération vis-à-vis de l’Afrique en s’investissant dans le domaine de la promotion des arts contemporains sur le continent. Restons dans le volet culturel.
En effet, les arts chorégraphiques envisagés dans une perspective contemporaine étaient alors peu développés sur place. Aujourd’hui, la danse contemporaine repose sur la question de l’auteur (danseur) face à son environnement. Seul ou avec ses interprètes, le chorégraphe organise l’espace et structure les mouvements à l’aide d’un langage personnel puisé dans une pléthore de variétés de formes du corps humain. Tout ceci dans le but de communiquer une idée, un sentiment, une émotion ou une situation. Il revient souvent à nous les «profanes», de savoir décrypter.
La chorégraphie en somme, demande de la part de son auteur, une manière d’imaginer une dramaturgie en mouvement, qui correspond au sujet de la pièce ou d’une œuvre abstraite.
La chorégraphie est aussi comme une œuvre musicale ou une pièce théâtrale. C’est-à-dire qu’elle doit maîtriser le temps mais à la seule différence qu’elle n’a aucun support préalable écrit (comme c’est le cas de la partition pour la musique, ou du texte pour le théâtre).
C’est donc pour ça qu’on a souvent l’habitude de dire que la danse en Afrique est synonyme de vie, de puissance et de virilité. Elle fait partie intégrante de notre quotidien. Les danses africaines et au Burkina en particulier, sont intemporelles et chacune symbolise les particularités, les richesses et les traditions des peuples qui la pratiquent. C’est ainsi que ; par exemple, la danse Gourounsi est différente de la danse peul. Car elles peignent chacune une identité culturelle propre à sa région.
Ces danses sont un subtil mélange de gestes chorégraphiés, définis depuis des lustres, et qu’il est aujourd’hui impossible d’inventer mais possible d’adapter.
Parler de la danse au Burkina, c’est donc évoquer aussi l’histoire et la culture vivante du pays.
C’est la raison pour laquelle, l’évènement 12PCA voudrait inviter une troupe de musique et de danse française affiliée à l’association Espérance pour un véritable partage d’expérience avec la troupe Faso Djarabi, à travers des masters-class qui procréeront un spectacle de fusion grandeur nature. Imaginez par exemple la danse Capoeira fusionner avec le Wedbindé.
L’association Espérance a pour but de promouvoir l’art chorégraphique sous ses différentes formes par l’enseignement, l’animation, la conception, la réalisation et l’organisation des spectacles. Elle dépend de la Mairie de Villaines La Juhel qui est une commune française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire.
Leur présence au Pays des Hommes intègres pour ce partage d’expérience, contribuera sans nul doute, à susciter aux seins de nos artistes, ce désir d’ouverture de nos cultures vers d’autres contrées.
Jabb’Art !