«Ma grande surprise, c’est pour bientôt au Burkina ! »
Peut-on véritablement affirmer qu’elle a disparu de notre scène musicale ? Car ça fait tout de même 11 ans que ses fans et surtout le monde artistique n’a plus ses nouvelles.
Korariss est aujourd’hui effectivement basée à Paris où elle y réside avec son époux. C’est dans son appartement BCBG le 10 juin 2018, qu’elle a reçu notre reporter LECHAT en compagnie de son manager Ibs Simone et son époux, pour une partie de barbecue qui a pris fin par une interview qu’oxygenemag.info vous propose ce jour.
Comment tu te portes ici à Paris ?
Je dirais très bien. Puis que dans la vie, on dit que c’est la santé quand tout va bien et pour le mieux. Je rends toujours grâce à Dieu pour ça.
Pourquoi avoir quitté le Burkina en catastrophe, surtout au moment où ton tube «Banta» crevait l’audimat ?
(Rires)…Non il n’y a pas eu de déception. J’avais envie de découvrir d’autres horizons. Dans la vie, on dit ; «il faut reculer pour mieux sauter » et c’est ce que j’ai fait. Je vous promets que la nouvelle Korariss qui arrive bientôt, elle sera encore plus bien appréciée.
Comment s’est passé cette acclimatation ? Car quitter Ouagadougou sans crier gare et se retrouver en Europe, ce n’est pas aussi évident surtout pour une artiste.
Oui ce n’est pas évident. Mais Hervé, tu connais bien le parcours et surtout le passé de Korariss. Je n’ai pas quitté le Burkina du jour au lendemain. A l’époque, je faisais la navette entre le Burkina et la France. J’ai décidé de m’installer en France car c’est ici que j’ai retrouvé mes repères.
Parles-nous de ce tube «Banta» qui a fait fureur surtout grâce à la participation magistrale de DJ Tifis qui nous a quittés le dimanche 13 janvier 2013 à Korhogo. Ça fait aujourd’hui cinq ans.
DJ Tifis était mon idole, car c’est surtout grâce à lui que le titre «Banta» a été connu. Il était aussi comme un frère à moi. Quand j’ai appris son décès, j’étais inconsolable. C’est vrai également que j’ai eu cette notoriété au pays grâce au titre «Banta», mais il fallait que j’aille chercher encore d’autres belles inspirations. C’est la raison pour laquelle, je suis partie pour revenir bien armée.
On se souvient que tu as été au sommet du showbiz à l’époque avec Fat Beauté, Bélissa… Avec beaucoup de recul aujourd’hui comment vois cette mouvance «Coupé-décalé» chanté par les femmes ?
Je trouve que sur le plan artistique, tendance actuelle etc. il y a eu beaucoup de progrès. Je suis fière de mon pays malgré que cela fasse onze ans que je ne suis plus véritablement revenue sur la scène, mais il y a des jeunes sœurs qui honorent le Burkina. Sur le plan artistique, il y a une avance tellement palpable et ça me fait beaucoup plaisir.
Comment peux-tu nous décrire ton quotidien ici à Paris ?
(Rires)…Ce qui est sûr, je n’ai pas raccrochée la musique. Bien au contraire je continue. Je ne fais pas la musique pour avoir des millions. Il y a des artistes qui font la musique parce qu’ils aiment et moi, je m’inscris dans cette logique. A Paris, j’y suis depuis 11 ans, je fais des scènes, notamment dans les boites de nuit et autres. Parallèlement, je fais des affaires. Je possède un institut de beauté qui fonctionne bien et je fais toujours la musique.
Installée depuis 11 ans à Paris, est-ce qu’il y a eu des sorties discographiques ? Ou est-ce que tu nous prépares quelque chose pour très bientôt ?
Je suis en train de réserver une surprise à mon peuple burkinabè et français également. Pour être plus précise, je dirai que, cette année, je reviendrai avec quelque chose de nouveau. Je préfère ne pas en dire davantage…
…Les tendances ont évolué. Ce n’est plus le Coupé-décalé de Korariss de l’époque…
(Elle éclate de rires)…
…Est-ce qu’à ton retour, tu ne vas pas te retrouver comme une artiste dépassée voire hasbeen ?
…Oui, mais c’est vrai qu’aujourd’hui, j’admets que le coupé-décalé patauge dans un autre registre. Mais je ne vais pas me limiter qu’au Coupé-décalé. Je fais beaucoup de choses et beaucoup de genres musicaux. Dans mon premier album, il n’y avait pas que du Coupé-décalé. Il y avait aussi du tradi-moderne. Je fais tout ! Il n’y a pas de souci à se faire à ce niveau. Je suis suffisamment prête et mure pour ça.
Le Burkina Faso, tu y reviens régulièrement ou pas ? On a même entendu que tu étais venue et repartie en catimini au Faso. Tu aurais même filé à l’anglaise…
(Rires)…J’étais au Burkina Faso il y a cinq mois (NDLR entretien réalisé le 10 juin 2018 à Paris). C’était à titre privé. Je voulais juste profiter de ma famille et surtout réétudier le terrain du showbiz pour revenir présenter mes prochaines œuvres. C’est la raison pour laquelle, je veux repartir très vite pour la sortie de mon album…
…ah ok ! Tu parles de sortie d’album ! Donc c’est ça qui est le plus important en ce moment ?
J’aime surprendre les gens. Mon retour au Faso, je ne donnerai pas de date. Moi je débarque comme ça…d’ailleurs toi Hervé, tu n’as même pas su quand je suis partie du Burkina Faso (Rires). Donc Idem, quand je vais revenir ça sera pareil. J’aime surprendre les gens. Quand ils se réveillent un matin, ils découvrent les affiches de Korariss partout etc. J’aime quand ça se passe comme ça !
Quel est le regard que tu portes sur la musique burkinabè, toi qui observe et l’écoute à distance ?
Je suis franchement fière de ce qui se passe musicalement au pays. En continuant sur cette même lancée, je pense que nous allons titiller les sommets, si ce n’est pas encore le cas. Je demande tout simplement que le travail se passe à la chaine. Que cela ne soit pas uniquement l’apanage des auteurs notamment les artistes, qui malheureusement, sont à la fois producteurs, managers, éditeurs et promoteurs de leurs propres œuvres.
JABBAR !