CSBE : Sous le signe du rassemblement
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CSBE : Sous le signe du rassemblement

Le Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE), pour la plupart des pays qui accueillent nos compatriotes sont en train d’élire leur bureau.

 

Celui de France vient de connaître ses nouveaux délégués avec à leur tête Hermann Ouédraogo. C’est spécialement dans ce pays que cet article leur est réservé.

 

On dénombre environ 3.000 Burkinabè dont 600 étudiants résidants de nos jours en France. Une statistique qui donne déjà une idée de l’importance de nos compatriotes vivant au pays d’Emmanuel Macron. Le Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger est une structure  importante qui intervient dans l’accompagnement presque tous azimuts de nos ressortissants séjournant en France.

Mais avouons que cet accompagnement demeure dans les documents et ces documents sont enfouis dans les tiroirs. Le Burkina Faso, contrairement à d’autres pays africains, regorge des compatriotes qui sont les plus désunis. Beucher Benoit (Ecrivain français), auteur de l’ouvrage «Manger le pouvoir au Burkina Faso » affirme que les burkinabè « quand ils voyagent ou s’installent plus ou moins à l’étranger, ils deviennent moins soudés en communauté et moins visibles comme les autres pays africains». Le phénomène semble être crucial voire même alarmant.

Que pourrait jouer le rôle du CSBE ? Tout simplement remplir convenablement sa mission. Une mission qui est celle de :

– Rassembler tous les Burkinabè de l’Etranger sans distinction aucune

– D’assurer la pleine participation des Burkinabè de l’Etranger au développement économique, social et culturel du pays.

– De faciliter leur réinsertion dans la vie nationale

– De participer à la promotion du rayonnement du Burkina dans le monde.

– De susciter des actions sociales susceptibles d’améliorer les conditions de la vie des Burkinabè de l’Etranger.

– D’apporter toute assistance aux structures associatives burkinabè dans la mesure des moyens disponibles.

– De promouvoir les activités sportives et culturelles au sein des communautés burkinabè à l’Etranger.

 

Malheureusement, de toutes ses missions, rien n’est souvent perceptible sur le terrain. Les ressortissants Burkinabè de France, une fois installés, pour ceux qui se sont fait enregistrer,  se retrouvent en clan. Soit ethnique, politique ou encore par affinités relatives aux intérêts.

 

Il est déplorable que des burkinabè au départ, qui se réunissent pour un même projet pensé, énoncé puis une fois exécuté, c’est la débâcle totale, des affronts, les rixes, des citations en justice, des trahisons voire même les gâchages deviennent leur tasse de thé.

 

Les jeunes dénoncent et résilient les «Vieux» et vice versa. Les associations se créent pour déstabiliser les autres existantes. Les évènements s’organisent pour après se terminer en suspicion de détournement de fonds.

 

Il est affligeant par exemple, qu’une dynamique structure comme l’association Zood-Yinga qui regroupe les anciens footballeurs internationaux vivant à Paris et qui apporte d’énormes soutiens dans le cadre social dans certains centres médicaux au Burkina Faso, se retrouve en train de conspuer ses membres pour des problèmes dits d’égo. Son ex Président aurait quitté le navire, il y a quelques années, uniquement pour des raisons éphémères. D’aucuns ont affirmé «qu’il aurait été trop visible voire encombrant lors d’une émission de Cocktail à Paris». Pourtant cette association brille par son dynamisme et sa fougue de jeunesse. Elle dénonce aussi, tout comme d’autres associations, le regard dédain ou les actes de sabotages des ressortissants burkinabè du troisième âge qui résident en France. «Ils nous sous-estiment quand nous venons les voir en tant que fils, pour des conseils. Pire même, ils discréditent nos projets auprès des autorités » affirme, un des membres influent de l’Association Zood-Yinga. «Pourtant, entre nous jeunes, nous sommes ouverts au dialogue et solidaires. La preuve, nous sommes toujours ensemble au MAQUIS LE JUS au 18ème à Paris, pour échanger sans aucune animosité » renchérit-il.

 

Selon le nouveau Délégué du CSBE élu le 24 juin dernier, Oxygnemag.info l’avait rencontré à Paris lors de sa campagne ; il disait ceci ; «Lors de mon mandat, il serait question, d’apporter un nouveau souffle à cette institution et surtout faire en sorte qu’enfin, la voix des jeunes et notamment les projets des burkinabè de Paris aboutissent et se réalisent surtout au pays ».

 

Le projet des jeunes ne peuvent aboutir dans les dissensions et la haine envers son prochain. Il serait d’abord important de réunir les burkinabè autour d’un même idéal.

Par exemple, assurer la pleine participation des Burkinabè de l’Etranger au développement économique, social et culturel du pays, n’est pas un deal personnel. Certaines structures qui organisent des évènements, pour la plupart, elles le font à but lucratifs. Ce qui peut paraître normal pour supporter certaines charges. Mais, les bénéfices substantiels se partagent souvent au sein des membres restreints voire le responsable.

 

Pourtant, toute activité qui doit être mené au sein de notre diaspora devrait participer de prime à bord, à la promotion du rayonnement du Burkina dans le monde. Certaines personnes avisées ont été quelque peu indigné d’apprendre que : deux structures burkinabè pourtant très actives à savoir l’ACBF (Association des Créateurs Burkinabè de France) et Faso Paris Fashion Week sont en bisbilles (notamment les deux responsables. on parle même de justice) uniquement pour des problèmes d’appropriation de l’organisation Miss Burkina de France. La discorde tourne autour même de la paternité du nom de l’évènement. «Miss BURKINA de France et Miss BURKINA FASO de France ». Pour UN simple problème de terminologies, on se retrouve au tribunal hors de son pays rythmé par des bagarres et des injures. Oubliant le sens même de la devise du Burkina qui est «Unité, Progrès, Justice».

 

D’autres challenges non moins importants sont en ce moment sur la table  d’Hermann Ouédraogo. Il s’agit entre autres de la réinsertion des jeunes entrepreneurs de retour au Burkina. «J’ai rencontré beaucoup de jeunes chefs d’entreprises dans les pays où j’ai été. Je pense que les jeunes essayent ! Que cela soit dans l’entreprenariat, en politique etc. et je pense plutôt que ce sont les aînés et notamment ceux qui sont au pouvoir, qui doivent travailler afin que cette transition entre la jeunesse et les ainés se déroulent de façon pacifique, de la plus naturelle et logique possible » propose le nouveau Président du CSBE en France. Concernant également le droit de vote des Burkinabè de l’Etranger, l’enseignant Burkinabè en France et désormais, Délégué Général du CSBE propose que «que la voix des burkinabè de l’étranger soit prise en compte au niveau des instances nationales au pays. Notamment, en ce qui concerne le droit de vote. Qu’ils puissent participer aux concours de la fonction publique et aussi leur faciliter un retour au pays dans le but d’investir et d’entreprendre. Il ne faut pas qu’ils aient peur de rentrer, qu’on facilite leur intégration professionnelle surtout. Par conséquent, il faut que le gouvernement mette en place un répertoire qualitatif des burkinabè qui vivent en France, afin de mieux les suivre, les aider et les orienter. J’ai vécu cette situation de par le passé et je sais que ce n’est pas du tout facile. J’invite donc tous les burkinabè à voter massivement ce jour afin que la situation des burkinabè de France s’améliore et surtout qu’ensemble, nous puissions contribuer efficacement au développement de notre pays »

 

L’heure n’est donc pas à la discorde, mais plutôt à une cohésion sociale véritable. Cette cohésion doit leur permettre  de capitaliser leurs synergies d’organisations et d’accroitre leurs compétences dans cette société dont ils ne sont pas issus.

 

C’est LA MISSION régalienne d’Hermann Ouédraogo.

 

Jabbar

 

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