Le Directeur Général du BBDA, Walib Bara est très actif à cette Semaine Nationale de la Culture qui se déroule dans la ville de Sya. Responsable de la commission FESTIVAL qui regroupe en son sein, plusieurs sous-commissions notamment : Carnaval des masques, la parade des régions, village des communautés, plateaux off, expositions muséale, galerie gastronomie. Portables toujours scotchés à son oreille, il est au four et au moulin avec les membres de sa commission et les autres responsables pour ajuster certaines équivoques. OXYGENEMAG.INFO a eu de fil à retordre pour le choper en interview. Il a fallu qu’on s’incruste dans son bureau de commission dans la salle Grise de la Maison de la Culture Titiama Sanon pour l’arracher de son GSM.
L’ex Directeur de VISION PARFAITE est donc revenu sur le rôle prépondérant que joue sa commission à cette SNC également sur la nouvelle donne des plateaux offs et surtout sur cet imbroglio qui s’est passé lors de la cérémonie d’ouverture. Lisons plutôt :
Attardons-nous sur la sous-commission Village des Communautés. Quelles sont ses attributions ?
Cette commission est composée de 26 communautés nationales vivant à Bobo-Dioulasso qui regroupe plusieurs groupes ethniques que nous connaissons…et 14 communautés africaines qui vivent en parfaite harmonie avec la population burkinabè. L’un des objectifs de ce village, c’est d’être le creuset de dialogue interculturel et interethnique pour favoriser le facteur «Mieux vivre ensemble ». Le village est situé au niveau de l’école Touet et on y retrouve des stands des différentes communautés avec tous leurs produits et patrimoine ainsi que des concepts propres à leur région. J’avoue que pour moi, c’est une expérience très enrichissante par ce que j’apprends à découvrir un pan de notre patrimoine culturel qui est très important.
Concernant les plateaux offs, Il en existe combien à cette édition et combien d’artistes ont été retenus ?
Il y a 4 plateaux offs, dont la place «Tiefo Amoro», l’école «Kolma A et B », le «terrain Poua » du secteur 24 et enfin le terrain de Lafia Bougou. Ces plateaux sont composés de 4 orchestres sur lesquels évoluent 20 vedettes en live, 40 en playback, 6 en humour et 1 en conte. Cela permet de démocratiser les Arts en fonction des disciplines et de la diversité artistique. C’est aussi créer une sorte de proximité avec ce public qui n’a pas toujours l’occasion d’aller dans les salles de spectacle. Depuis samedi soir où nous avons débuté à la place Tiefo Amoro, il y a un engouement tant chez des vedettes traditionnelles que modernes et surtout du public qui en raffole. Tout se passe bien, il y a deux animateurs par soirée et grâce à la J2C (association des journalistes et communicateurs Culturels), nous avons pu obtenir des animateurs pour appuyer ces soirées.
Comment tout cela se déroule sur le plan technique, notamment concernant les vedettes en live en termes de backline ?
Cette mission ne relève pas trop de la commission festival, mais plutôt de la commission programmation. Nous travaillons bien sur en synergie. Cette commission a procédé par un appel à candidature et c’est à la suite de ça qu’ils ont conçu un programme que nous suivons tout simplement à la lettre au niveau de notre commission. Normalement les frais d’hébergement et de restauration sont pris en compte tout comme un cachet leur est reversé pour leur prestation…
…Concernant les artistes en live, comment s’organisent-ils avec leur orchestre ?
Normalement il y a des orchestres qui ont été retenus, les artistes viennent 48h à l’avance et répètent avec eux avant leur prestation. Nous assurons la mise à disposition de la salle et leur répartition sur les 4 plateaux homologués à cette SNC plateaux offs. Je pense également qu’il faut voir la SNC comme un espace de promotion de nos œuvres et surtout des artistes qui sont en développement de leur carrière. Egalement pour certaines vedettes confirmées qui ont envie peut être, de communier avec un public différent. Admettons aussi que nous faisons face à la rareté des ressources financières au niveau de la culture et notamment de ce genre d’évènement. Donc les artistes viennent juste pour faire des derniers filages avec l’orchestre et ils montent sur scène. C’est dans cet esprit que la commission programmation a du travailler.
Il y a eu beaucoup de remous lors de la cérémonie d’ouverture qui a eu le lieu le 24 mars dernier, en tant qu’acteur très avisé de notre culture et du showbiz en particulier, quelle réponse pouvez-vous donner à la suite des coups de gueule de certains ?
Je comprends les réactions des uns et des autres. Certaines sont fondées, d’autres par contre ne le sont pas ! Sur la question du timing accordé à nos vedettes nationales, que certains ont jugé assez réduit par rapport à la guest star Sidiki Diabaté ; A ce niveau, il faut tout de même être assez objectif. La guest star a toujours eu un temps de prestation assez élevé par rapport aux autres. La réduction du temps des de nos vedettes nationales est due aux impondérables que ne maîtrise pas forcément le comité d’organisation. Vous savez que c’est une SNC, bien qu’il soit chapoté par le Ministère de la Culture des Arts et du Tourisme, certains départements des autres ministères sont concernés. Notamment le Chef du Gouvernement est impliqué, tout comme le Chef de l’Etat. Ce sont des paramètres qu’on ne maîtrise pas souvent en détails. Mais ce qu’il voir dans sa globalité, c’est de saluer le fait que le comité d’organisation a mis en avant tout de même, les vedettes nationales en live ! Concernant les aspects techniques ; le comité d’organisation a fait un appel à candidature, je ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants du contrat, mais je crois qu’il y a eu des procédures quand on lance un marché de ce genre. Si techniquement le son n’a pas été à la hauteur des attentes, on ne peut que regretter cela et tenir compte de ses critiques là pour s’améliorer une prochaine fois. Mais j’ai envie de dire aussi que nous sommes l’un des rares pays de la sous-région quand même, sinon le seul, à avoir une Semaine Nationale de la Culture ! Il faut déjà s’en féliciter. Je constate aussi qu’on se félicite aussi très rarement. On passe plutôt le temps à s’auto-flageller. Je pense qu’il faut saluer tous ses efforts. Moi je rentre du MASA ; je ne vous en dirai pas plus sur le MASA mais ceux qui étaient au MASA, vous les connaissez aussi Monsieur Hervé David HONLA, vous savez que la plume est très acerbe en Côte d’Ivoire ! Mais vous avez vu que, à un moment donné, les journalistes ont eu un peu de retenu. Il y eu une sorte de chauvinisme positif ! Je pense que certains journalistes gagneraient à cultiver ce droit de réserve et mettre plutôt le patriotisme en avant, au lieu de tout vilipender sur la place publique. Tout le monde sait qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Gérer près de 1150 artistes au cours d’une cérémonie d’ouverture avec 15 sociétés de masque, 9 groupes spécifiques avec l’aspect sécuritaire deux semaines après tous ce qui s’est passé à Ouagadougou, vous conviendrez avec moi, que les esprits peuvent être tendus. Même dans la démarche de bien faire, il peut avoir certaines imperfections mais il faut garder cet esprit de cette semaine qui a permis à toutes les communautés de partager deux bonnes heures dans un stade qui était au ¾ plein. Faisons des critiques constructives pour travailler à une meilleure SNC pour les éditions à venir…
…Vous estimez que ce ne sont pas les critiques constructives qu’on a formulé après cette ouverture ?
Je trouve que quand on veut faire des critiques constructives, on ne doit pas les étaler sur la place publique à la merci de toutes les Nations qui nous suivent de partout. Est-ce que l’Ivoirien qui à Boiflé ou le sénégalais qui à la Casamance ou le malien qui est Kaye a besoin de savoir que l’ouverture de la SNC a eu une sono défectueuse ou un ingénieur de son qui n’a pas été à la hauteur ? Cette mosaïque de cultures qu’on a présenté devant toutes les caméras du monde, est ce que ce n’est pas ça qu’il faut montrer ? Est-ce qu’il faut regarder les détails et oublier l’essentiel ? Réunir des gens dans un stade après deux semaines après les attentats dans un pays qu’on veut mettre à genoux et réussir à se mettre debout en présentant toutes les caractéristiques de sa culture. Est-ce qu’il faut oublier tout cela pour juste s’appesantir sur quelques détails qui vont entacher plus ou moins la bonne marche de cette œuvre gigantesque de culture ? Je dis non ! Tirons les leçons de ce qui s’est passé, améliorons-les. Le Burkina reste un pays de culture et c’est ça qu’il faut garder en mémoire.
Jabbar !