Les différents espaces culturels en France dans les salles de spectacles ou de répétitions, le nom de l’artiste burkinabè Bomboro Kosso est conjugué avec des lettres de noblesse. D’aucuns n’hésitent pas à affirmer qu’il est l’artiste burkinabè qui a joué dans toutes les grandes salles françaises et qu’il draine un public considérable.
Mais quand on le rencontre entre un interlude pendant ses répétitions, il n’est pas autant enthousiaste. Il n’a pas hésité à dépeindre le tableau morose de notre secteur culturel. “Suis profondément déçu de nos acteurs culturels. On m’a toujours reproché que je suis très célèbre en Europe mais pas dans mon pays. J’avais fais des longs séjours au Pays pour l’enregistrement de mon album à Seydoni un grand studio. J’avais aussi remis 1500 euro à un acteur culturel qui me l’avait demandé pour faire les affiches, les interviews, les spots, le clip, la conférence de presse… Jusqu’à l’heure où je te parle, rien n’a été fait depuis 3ans. Il est devenu injoignable ” affirme-t-il.
Pour mieux étayer ses dires, l’auteur de “samalekum” a affirmé qu’il a failli perdre son foyer et se séparer de son épouse car il n’avait aucune preuve des dépenses qu’il effectuait au Faso. Pire encore, sa maison de production qui l’avait offert 15.000 euro pour la sortie à Ouagadougou s’était interrogée de la suite.
C’est pour cette raison qu’il affirme avoir marqué un recul de 3 ans avant de revenir sur la scène. Malgré le succès qu’il engrange ici, le natif de Nouna éprouve toujours des remords quant à son absence sur les grandes scènes de son pays. “Pourquoi on ne nous appelle pas aussi à Ouaga pour jouer au Fespaco ou ailleurs ? Pourtant nous souhaitons présenter notre savoir faire. ” Ajoute -t-il.
Il lance aussi un regard hideux à l’endroit de certains artistes locaux qui affichent un comportement haineux à leur égard quand ils arrivent ici. “Il y a certains artistes au Burkina qui viennent ici jouer dans les petites salles et refusent de nous approcher car ils disent qu’ils sont stars au Pays. Quand il rentre au pays, ils disent qu’ils ont fait des tournées. Je me souviens d’un groupe de rap Burkinabè aujourd’hui, ils sont séparés. Ils sont arrivés à St Etienne pour un spectacle et ils ont refusé de partager les loges avec moi. Lors de ma prestation tout le public était venu me voir et juste après, il a vidé la salle. Je dénonce le manque de solidarité de nos artistes et cette hypocrisie. L’artiste à mes yeux, qui a toujours gardé un comportement de fraternité et de complémentarité avec les autres c’est Alif Naaba. Chaque fois quand il est en prestation ici, il n’hésite pas à contacter ses proches. ” conclut-il.
Sans pour autant baisser les bras, Bomboro Kosso envisage fonder un festival dans son village à Nouna. Au delà de sa notoriété personnelle, son fils est encore mieux. Champion du monde de breakdance, il roule sa bosse partout dans le monde et les médias le suivent de partout.
Jabbar