L’arrangeur musical est un compositeur de haut niveau, qui a une solide formation en solfège. Son travail doit avant tout consister, à partir d’une mélodie avec ou sans accompagnement, à l’enrichir par l’adjonction d’autres instrumentations. Il peut également l’amplifier par des mélodies et harmonies déjà existantes. L’arrangeur musical doit avoir avant tout une bonne oreille musicale et un sens solide de la composition et de l’instrumentation. On ne devient donc pas arrangeur qui veut. Ce n’est pas aussi par ce qu’on possède du matériel performant qu’on est un excellent arrangeur.
Mais parfois je suis souvent écœuré quand j’écoute certaines œuvres des artistes arrangées parfois par des arrangeurs célèbres de la capitale. Je me demande souvent, si effectivement c’est bel et bien eux qui ont apposé leur doigté magique. Les caractéristiques musicales laissent parfois à désirer. Les règles basiques ne sont employées et on dirait que c’est à la va-vite et de façon ramassée qu’ils arrangent certaines chansons.
En observant tout ce phénomène, je suis arrivé à la conclusion suivante ; C’est la course effrénée du pognon qui dénature ce métier. Les principales victimes sont des acteurs que sont les auteurs (artistes musiciens) et bien sur les arrangeurs. Le mélomane lambda, souvent profane qu’il est, accuse peut-être à tort les artistes musiciens. Mais en observant en amont la chaine, la provenance du flop d’un artiste est due en grande partie par ces arrangeurs.
Pour quelques actions d’éclats auprès des artistes, ils sont souvent citer pour exemple dans le milieu et dans les chansons. Raison pour laquelle, quand un voisin devenu artiste, son clip est aperçue sur le petit écran, tous les occupants de cette cour se lancent aussi dans ce métier dit lucratif. Résultat, bons nombres de gens cassent leur tirelire et se ruent chez les arrangeurs pour pondre des maxi, des singles ou des albums. Avec la complicité des nouvelles technologies (programmation, boites à rythmes), et un tour de passe-passe, l’œuvre sort sur la place publique. Mais à quel prix ? Qui assumera la désillusion ? Est-ce l’artiste, son producteur, son manager ou son arrangeur ?
Sur le plan technique, l’arrangeur devrait avant tout, mettre en exergue ses compétences et non le fric. J’aurai souhaité qu’un arrangeur puisse avoir le courage dans ses tripes et dire à l’artiste qu’il chante mal ou faux pour l’instant. Que la solution immédiate serait d’aller se former en technique vocale, en technique de chant et ou de solfège. Au lieu de faire main basse sur le fric de ce pauvre profane, il serait idéal de le réorienter. De nos jours, ses arrangeurs s’en foutent de la déontologie mais ils oublient que leur crédibilité vacillera. Il n’y a pas de raison par exemple qu’un arrangeur construit méthodiquement la mélodie d’un artiste X, le succès est phénoménal mais celle de Y est piteuse et merdique à l’oreille.
La crédibilité d’un studio dépend de son arrangeur. La crédibilité d’un arrangeur dépend de son talent. Sa franchise, sa rigueur et son sens d’orientation devraient être son leitmotiv. Ils se contentent juste de récupérer le gombo de tous les artistes en herbe qui passent leur rendre visite dans leur laboratoire. Certains vont même, jusqu’à appeler le jeune en question, pour lui proposer des compositions moyennant du fric, pourtant artistiquement, il est nul.
Promouvoir la médiocrité artistique, c’est guillotiner sa culture !