Hier au CENASA, à la faveur de la rencontre entre le Ministre de la culture des arts et du tourisme Tahirou Barry et les acteurs culturels, j’avais l’impression d’être sur une même scène qu’il y a 5 ou 10 ans.
C’est-à-dire : un nouveau ministre arrive, il réunit les acteurs culturels. Ces derniers le fustigent à tout-venant avec des suggestions et propositions à sens unique. Chacun y va pour son compte et non pour l’intérêt de la patrie et la culture en général. Et le Ministre et ses collaborateurs passent la majeure partie de leur temps à prendre des notes. Bref une véritable rhétorique qui a assez durée.
Un Ministre n’est pas un robin des bois ou encore moins le Père Noel. Ce n’est pas, à mon avis, à lui de trouver des solutions à nos difficultés. Son statut de représentant de l’autorité lui augure tout simplement un rôle de facilitateur et non de donateur.
Les acteurs culturels dans une telle rencontre, devraient s’exprimer en symbiose et non en rangs dispersés. C’est-à-dire identifier les problèmes majeurs qui existent de façon transversale dans toutes les filières. On ne devrait pas venir rencontrer un Ministre sans qu’au préalable, dresser l’état des lieux et identifier les priorités qui incombent à tous les secteurs.
Les priorités sont les suivantes : La recherche des financements à travers la transversalité de la culture dans tous les autres départements (économie, sport, banques, éducation, social, environnement, industrie…). Le problème des salles de spectacles, la promotion des œuvres à l’extérieur, l’industrialisation de toutes les filières culturelles.
Mais si, à chaque fois qu’un Ministre prendra ses fonctions et vendra rencontrer les acteurs culturels et ces derniers lui posent des problèmes personnels sur les médailles, sa non sélection à la SNC, ses films qui ne bénéficient pas de financement ou encore l’origine du milliard qui a été versé à la culture par l’ancien régime, franchement à ce rythme là, TOUT SERA COMME AVANT !
Un véritable collège des sages composé d’intellectuels de la culture, d’anciens, de professionnels devrait être mis en place pour circonscrire et surtout identifier les grands axes majeurs de ce département.
Si chaque année tout le monde va grimper sur la tribune du CENASA pour vociférer devant des ministres qui ne sont que de passage, on n’ira vraiment nulle part ! Ce n’est pas l’éloquence dans l’oralité qui importe dans ce département mais les actes.