La 11ème édition du festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression communément appelé Festival Ciné Droit Libre s’est achevée le 4 juillet 2015 à Ouagadougou. Il restera de loin, l’édition qui aura battu les records d’affluence à la fois dans les salles et sur le site du festival. Côté 7è art, c’est la réalisatrice danoise Camilla Nielsson avec son film «Democrats» qui a remporté le grand prix du meilleur film Sergio Viera de Melo et côté spectacle, c’est la personnalité la plus célèbre du Burkina (PCB), Smockey qui a donné un concert phénoménal devant plus de 10 000 personnes du côté de du terrain municipal de Bogodogo, en guise de clôture.
Le décryptage de la chute du régime de Blaise Compaoré il y a 9 mois, a été l’attraction de cette 11è édition. Le public et surtout les invités internationaux du festival n’ont pas voulu manquer ce 1er rendez-vous privilégié sur la liberté d’expression post Compaoré. La preuve, une centaine d’artistes musiciens, réalisateurs, journalistes, conférenciers, acteurs internationaux ont effectué le déplacement de Ouagadougou. Une sorte d’autopsie sur la fuite de Blaise Compaoré a été dressée. Les ouagalais n’ont pas voulu rater le film inédit sur les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré intitulé «Une révolution africaine». C’est un documentaire qui retrace les dix derniers jours du règne de l’ancien Président. C’est comme une trainée de poudre que la nouvelle sur la projection de ce film dans les salles, s’est répandue dans la ville. Personne n’a voulu manquer cette projection.
Ce film réalisé et produit par ses deux acolytes de Semfilms que sont Abdoulaye Diallo et Gidéon Vink a ouvert et clôturé le festival. Smockey, Sam’s K Le Jah, Hervé Kam, Hervé Ouattara, Boukary Le lion, Benewendé Sankara, Serges Bayala…ne sont plus des noms étranges du public lamda. Afin de meubler davantage cette édition, des personnalités de marque telles que le journaliste ghanéen Anas Aremeyaw Ana, le réalisateur belge Thierry Michel, le rappeur Didier Awadi ou encore la cinéaste danoise Camilla Nielsson ont davantage rehaussé de leur présence l’éclat de ce festival. Plus d’une vingtaine de films en compétition et en panorama ont été projeté dans toutes les salles homologuées.
De l’Institut Français à la MACO en passant le Goethhe Institut et l’amphi théâtre, tous ces films ont fait salle comble. Comme pour la plus part des festivals du genre, certains films ont été passés au crible par un comité du jury qui a, en apothéose, désigné ses heureux récipiendaires pour cette année. C’est le film documentaire «Democrat’s » qui remporte le grand prix. Le meilleur film de fiction a été attribué à «L’œil de cyclone » de Sekou Traoré, la meilleure œuvre documentaire à «La sirène du Faso» de Michel Zongo et le prix du public à «L’homme qui répare les femmes » de Thierry Michel.
Côté spectacle, du côté du terrain municipal de Bogodogo, la marrée humaine a communié avec le plus que célèbre rappeur burkinabè Smockey. Vêtu d’un ensemble Faso Dan Fani, y compris tout son orchestre, l’auteur de «Pre’volution » s’est donné à cœur joie devant son public et surtout ses fans. Une belle programmation qui s’est achevée en apothéose, même dame pluie, a décidé de rester silencieuse pendant ses 6 jours en guise de «respect » !